ISE - broderies scénarisées

 

Vit et travaille à Saint Pierre le Viger en Seine Maritime (76)

 

Je coupe, j’assemble, je fixe... Les tissus subissent mille coups d’aiguilles et se raidissent. Mes broderies cimentent le tout, cuirassent les fibres. Je brode pour finir, pour encercler, pour figer, pour geler l’apparition. Je brode pour ajouter, charger, orner jusqu’au trop-plein, l’invisible, le brouillage. Puis, les créatures surgissent, sans réflexion, sans préméditation. Elles étaient là, tapies, elles attendaient, elles veillaient comme les eaux dormantes. Chaque bout d’étoffe devient l’hôte de ces figures. Les personnages s’enchevêtrent, s’encastrent, s’autodéterminent, s’affirment.

L’un avec l’autre, l’un sur l’autre, l’un au sein de l’autre.

Les perles et les ors brillent, mais cela semble provenir d’une histoire ancienne. Un avant...Je n’y étais pas. Je ne sais plus.

Des scenarii se trament. Obscurs, hermétiques et muets. Les têtes pendent, les chevelures ruissellent, les yeux observent et attendent. Des sentinelles perplexes, gardiens sans missions, entourent la forteresse aveugle et vide.

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JO 99 - se perdre volontairement

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Vit et travaille à Segré dans le Maine-et-Loire (49)

 

JO99 de son vrai nom Guérin Joseph, né en 1974, est un artiste multi facettes. Il réalise des peintures sur toiles (très petites ou grandes) ou d’autres supports (tels que mannequins ou poupons), des bandes dessinées, illustrations, dessins animés ou fresques ainsi que des jeux vidéos en son nom propre. Cela fait maintenant trente ans qu’il montre son travail en France et Belgique et que son travail est suivi dans le monde entier virtuellement (notamment grâce à ses animations jeux vidéos)

 

À la maternelle, les maîtresses ont dit à mes parents: « Oh il ne parle pas beaucoup mais qu’est-ce qu’il dessine bien. » Je n’ai jamais arrêté depuis. Je noircis des pages et des toiles inlassablement. C’est le mode de communication qui me parle le plus, là où je me sens le plus libre et le plus à l’aise. J’ai toujours voulu consacrer ma vie au dessin et n’ai jamais voulu autre chose. Mes tableaux farfouillent de détails. L’idée étant de pouvoir voyager à l’intérieur de mes œuvres, se perdre volontairement dans chaque centimètre carré. Il y a un côté obsessionnel dans mon travail. Je crois que sans, je serai sous cachets pour calmer mes angoisses et ma peur de l’extérieur : m’enlever ma possibilité de dessiner ce serait me tuer. Je me suis construit avec. J’utilise souvent des couleurs joyeuses, celles des jouets d’enfants mais pour raconter des histoires d’adultes. Je joue beaucoup sur la gaieté de la peinture et la triste scène représentée. Il y a un côté carnavalesque, grotesque dans ma peinture comme si la lourdeur de mes sujets ne pouvait être supportable qu’en les travestissant faussement. Attirance et répulsion est un jeu qui me plait, d’autant plus qu’il interroge le spectateur et l’oblige à tenter de comprendre ce qu’il a devant les yeux.

 

 

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BLOUET - au coeur des mondes

 

Vit et travaille à Saint Sulpice de Guilleragues en Gironde (33)

 

En mémoire de...

Être primitif

Observer le vent pousser les éléments.

Constituées au hasard, des bribes éparpillées déposées sur une branche.

Accueillir le sentiment de liberté et de simplicité

Cultiver la mémoire

Appeler le sauvage

Coudre, lier, nouer

Voyager au cœur des mondes

S'évader de la réalité

Invoquer les visions et modifier l'état de conscience

Y croire

Dentelles, ficelles, cordages, pierres, bois, os, plumes.

Faire brûler quelques cheveux pour faire un peu de feu

Incarner

Se souvenir des offrandes et des symboles

Suspendus aux arbres, entendre le son

Sentir le vent souffler

Se souvenir des rites et des légendes

Protéger les passages

Cultiver les intuitions

Croire et démystifier

Rembobiner le fil

 

BLOUET

 

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Noémie BOULLIER - mythologie imaginaire

 

Vit et travaille à Camarsac en Gironde (33)

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Je travaille sans cesse sur papier, toile et parfois sur terre.

J'aime passer des têtes aux bêtes et des bêtes aux têtes, 

mélange instinctif qui évoque des mythologies imaginaires et propre à chacun.

On peut voir des animaux, des hommes cornus ou poilus, ailés ou craintifs, des animaux mi-humain, des bêtes humaines, des humains avec des animaux...

Recherche poétique de la cohabitation sur terre entre l'Homme, l'Animal et la Végétation.

 

 

 

 

 

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CHAMORO - voyager dans sa tête

 

Vit et travaille à Carrières-sur-Seine dans les Yvelines (78)

 

Le premier sentiment éprouvé à l'égard des personnages homomorphes de Chamoro est une admiration pour la performance technique. Qui ne s'est un jour, en effet, essayé à réaliser marionnettes, masques... en papier encollé...toujours trop humides, pas assez lisses, irréguliers... Rien de tel chez l'artiste dont les petites créatures sont esthétiquement parfaites, extrêmement vivantes, à la fois agissantes et statiques, gaies, colorées, serrées comme par instinct grégaire, multiformes et néanmoins conçues avec une grande unité... Ce qui atteste des associations nées au cours des longues heures de recherches formelles de l'artiste, de la richesse des fantaisies surgies de son imaginaire.

 

Jeanine RIVAIS

 

CREDO

 

Attirance pour le bizarre, l’étrange, ce qui fait rêver,

voyager dans sa tête vers des contrées lointaines,

loin de l’ennui et du quotidien.

Alors, commencer le travail sans avoir de but,

découvrir peu à peu des chemins nouveaux, toujours des choix, accepter les errances, comme dans la vie.

Faire des rencontres qui ouvriront d’autres horizons.

Chercher l’étonnement, le merveilleux.

Ouvrir son imaginaire, être prête à partir vers l’inconnu…

 

CHAMORO

 

 

Eric DEMELIS - hybrides et hébétés
 

Vit et travaille à Ambert dans le Puy-de-Dôme (63)

 

Né en 1974, Eric Demelis ne se consacre au dessin qu'assez tard vers 2012, à la suite d'une rencontre avec une artiste de Haute-Savoie. Par un dessin intuitif et compulsif, il trouve vite une place dans le petit monde de l'Art Singulier aux cotés d'artistes autodidactes aux parcours atypiques. Inspiré autant par l'Art brut, la bandes dessinée, les peintres flamands que par l'art du dimanche, il développe un univers fait de personnages hybrides et hébétés, déployés d'abord sous forme obsessionnelle dans des tableaux bien remplis à l'espace saturé puis s'attachant à leurs expressivités en les montrant plus solitaires dans de micro-paysages.

 

 

 

 

 

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Hervé FOGERON - tragicomique

 

Habite et travaille à Saint-Etienne dans la Loire (42)

 

Issu du monde du théâtre où il évolue en tant que scénographe, décorateur et régisseur lumière, Hervé Fogeron est un artiste à part, qui mélange la peinture, le dessin et la sculpture au service d’un univers expressionniste très imaginatif. Souvent inspirées de pièces ou de textes venus du théâtre, ses œuvres mettent en scène des personnages tragicomiques qui prennent parfois vie au détour d’un dispositif mécanique interactif où se mêlent le mouvement, la lumière et les sons.

Les positions, les regards, les reliefs, tout fait sens dans la composition de ses images qui semblent vouloir rompre avec le cadre du tableau.

Des flots d’émotions déferlent, surgissent des regards et des corps comme dans un instantané photographique. Un artiste surprenant et émouvant.

 

 

 

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SOPHIE HERNIOU - entre rêve et cauchemar

 

Vit et travaille à Guéméné-Penfao dans le Loir-Atlantique (44)

 

Après avoir tué mes parents et fait ma vie, passé 30 ans il a bien fallu me retourner et admettre que mes sculptures découlaient d'une enfance baignée dans le carnaval de Nantes appelé « La mi-carême » : un rendez-vous annuel et printanier qui ouvrait au renouveau. Pendant que mon père, tambour major, ouvrait le cortège de musiciens, je me délectais de voir défiler ces « grosses têtes » juchées sur des petits corps déambulant devant des chars, décrivant des scènes burlesques, caricaturales et hautes en couleur. Un monde surdimensionné, entre rêve et cauchemar me marquait à vie !

Je travaille à créer un univers de personnages généreux dont l'apparence et leur mise en scène semblent humoristiques avec la volonté d'émettre une 2ème lecture qui se raconte plus sombre. Une liberté d'expression puisée dans le « brutisme »; l'art brut, découvert à travers les publications de fanzines comme « Hôpital Brut « diffusé par « le dernier cri ». Vorace, je collectionne et m'entoure d'images de ces mouvements alternatifs sans barrage de langue. Mon langage est le volume obtenu par la trituration d'une pâte à modeler qui durcit à l'air ( pâteplastique). Ce matériau me permet de monter ( rapidement) des personnages révélant mes humeurs et sentiments sur la société dans laquelle nous respirons. La peinture dont je me sers pour recouvrir cette matière blanche est issue d'une gamme de couleurs que j'ai choisi il y a longtemps; la gamme trafic ou signalétique. L'idée d'une codification simple et familière me permet, m'aide, me donne l'illusion de facilité d'échange avec ce monde extérieur et si étranger.

Je récupère , accumule des jouets et baigneurs que j’énuclée et éventre pour en tirer les yeux et la bourre, une nourriture qui fera naître de nouvelles sculptures. La volonté de rendre du vivant à poussé mes recherches et fait porter mon intérêt sur des éléments collectés et mis de côté. Ces éléments sont des mécanismes de poupées et automates. Là, j'utilise toutes les techniques d'un plasticien multidisciplinaire : couture , modelage, inclusion, peinture. Cette combinaison offre une construction qui révèle des sujets devenus autonomes.

 

Sophie HERNIOU dite hs. (« hors service », « heures supp' »...)

 

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Yseult HOUSSAIS - mémoire des dépotoirs

 

Vit et travaille dans l'Aude (11)

 

Attendant le soir, souvent au coin d'un trottoir, j'vais gratter dans les dépotoirs, avec l'espoir de dégoter les boyaux de mon prochain boulot.

Objets brisés, bois flottés, jouets cassés se retrouvent par la suite modifié, tels de menus trésors, sous de successives couches de papier. Reproduisant ainsi à moindre échelle le travail du temps qui empile nos histoires dans les strates de la Terre.

Une fois les volumes du tableau apparus, le pinceau y démèle les lignes, cherchant à recréer les liens entre les êtres qui apparaiseent là dans toute leur nudité se foutant pas mal du calbute ou de la gabardine.

Les décors sont souvent vides d'édifices, laissant la place aux pistes du désert ou aux éventuels terrains vagues, sur lesquels les personnages évouent entre le ciel et la terre. Ces éléments seuls peuvent encore leur indiquer une route ou un chemin parmi les volutes de leurs destins.

 

Yseult HOUSSAIS

 

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Christian JACQUES - métal cabossé

 

Vit et travaille à Ville-sur-Jarnioux dans le Rhône (69)

 

Quand il bat la campagne, c'est pour traquer les décharges, comme d'autres les champignons ou les mûres des buissons. Ressorts de matelas ravagés, bidons déformés, ustensiles aux lambeaux oxydés, mécaniques désossées, il empile tous ces précieux trésors dans le capharnaüm de son atelier. Un jour, de quatre boîtes de conserve rouillées, trois couvercles du même métal, un fragment de tôle et quelques fils de fer, naîtra un fascinant batteur de jazz dont les sept bras vous emporteront dans un fascinant solo.

Au fil des ans, la « métal-morphose » vire à l'abstrait : de support, le socle devient sculpture couronnée d'une touche figurative comme cet étourneau ou ce dresseur de cheval ailé perché sur les élancements d'une improbable lanterne magique chinoise constellées de médailles aux idéogrammes rongés.

Parfois, comme son maître Yankel, le sculpteur se fait peintre dans d'étonnants « assemblages de déchets » alliant bois et fer sur des aplats colorés où dominent souvent le bleu et le rouge.

 

Michel TEXIER

 

 

 

 

 

Alain LACOSTE (1935-2022) - en pays de peinturlurie

 

Vivait et travaillait en Mayenne (53)

 

Notes d’atelier de l’artiste rassemblées par Michel LEROUX

 

Si, quand j’étais enfant, je marchais incliné, c’était déjà pour voir les déchets sous mes pieds. Dans le ciel, il n’y a que les signes des dieux.

 

J’assemble avec ardeur, mais pour mettre la couleur, je tourne autour des pots.

 

Je n’utilise pas des bois flottés mais des bois noyés, ni brûlés mais incendiés.  

 

Si je peins debout, c’est pour éviter d’être le cul entre deux  chaises.

 

Le hasard fait de la bonne peinture, à condition que quelqu’un le guette.

 

Les taches, c’est l’horreur sur le parquet. Elles deviennent des merveilles dans mon atelier.

 

Je crée comme un prisonnier dans sa prison, pour me libérer. Cela fait plus de trente ans que je suis là, à me salir les mains avec mes petites coulures et  mes grandes colleries.

 

Quand les mouches viennent sur la peinture, c’est qu’elle est bonne.

 

La beauté est toujours gratuite, sauf au bordel et chez les marchands de tableaux.

 

Les artistes ne sont pas faits pour amuser la galerie. 

 

Toute une vie de gribouillis, et que de nuits en charabias.

 

Ce trop long séjour que je fis

En pays de peinturlurie

Avec ma défroque de prêtre sans dieu

Et ma peinture pour ouvrir les yeux.

 

Prenez une peau de chagrin pour essuyer mes œuvres.

 

 

 

Odile LAHYANI-DELAROCHE - figures barocolorées

 

Vit et travaille à Saint-Justin dans les Landes (40)

 

Créatrice plasticienne, dont le seul engagement relève de son acharnement à travailler en grande majorité avec diverses matières et petits objets de récupération, afin de donner vie à un univers chamarré, déjà chargé d'un vécu et d'histoires. De toutes ces petites choses glanées, naissent des personnages qui s'habillent en théâtre baroque et des visages un peu loufoques mais toujours hauts en couleurs. Le but ultime étant d'offrir un moment unique, chargé d' énergie, de joie et parfois de questionnements par le biais de ses cascades de couleurs. 

 

 

 

 

 

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Sophie NOEL - des bris colleuse

 

Vit et travaille à Albi dans le Tarn (81)

 

Sophie Noël appartient à la famille de l'art singulier. Elle se définit comme « bricoleuse » et n'en nourrit aucun complexe depuis que l'assemblage devient tendance et que la bricologie est enseignée en école d'art. Elle évolue aux lisières de l'art brut, de la récupération. Les composantes de ses œuvres, on les trouve dans les vide-greniers et les vieux tiroirs. Mais ces rebus, une fois assemblés par le talent et l'imaginaire fécond de Sophie Noël, trouvent souvent la grâce des arts premiers. Fortement influencée par l'Afrique des masques et des statuettes depuis un voyage qu'elle y a effectué, l'artiste donne libre cours à sa spontanéité. (...)

Sophie Noël coud, lace, tresse, colle, avec la patience et la minutie d'un artisan d'art. (…) Elle abolit le temps avec des patines et des teintes de rouille : l'objet fabriqué dans son atelier donne l'illusion d'un héritage lointain. Elle se dit « bricoleuse » parce que l'assemblage ne nécessite pas d'avoir une technique. Elle n'en a pas une, elle en a plusieurs. Et surtout le don de faire naître des êtres expressifs et esthétiques à partir de petits riens, d'objets oubliés, ceux qu'on dit inanimés et qui retrouvent une âme et une seconde vie sous la main de l'artiste.

 

Mars 2023 - La dépêche

 

 

 

Caroline SECQ - du rebut au re-beau

 

Vit et travaille dans les Landes à Uza (40)

 

 

Histoire de riens

Des bouts de trucs, bidules, morceaux et miettes, ombres de souvenirs, ramassis de mémoire collective, petites histoires de la grande, partis à vau l’eau avant de s’échouer sur nos rivages, là où je les collecte.

Petits riens, et même petits riens de riens, soit au final un tas de pas grand choses, voire de riens du tout.

C’est la matière première de mon travail qui consiste à les assembler inlassablement pour recomposer le monde et inviter au voyage paradoxal qui va du rebut au re-beau.

 

 

Au bout du voyage

« Non, je ne vois pas dans l’œuvre de Caroline Secq de message de dénonciation de la pollution des mers, je ne vois pas non plus de « récup’art » de type « brut » ou « singulier »… Je vois seulement un magnifique et très personnel travail de composition, intelligent, ludique et sensible, plein d’inventivité et de plaisir dans la mise en forme, entièrement dédié à la seule sublimation d’un matériau d’une grande richesse sensuelle, chargé certes fantasmatiquement par des années de macération au gré des courants marins, mais qu’il faut prendre pour ses qualités plastiques immédiates, pour sa beauté intrinsèque et non pour ses aventures passées.

Et c’est dans ce dépassement de l’histoire vécue des objets qu’elle assemble, dans leur retrouvailles au bout d’un long voyage, sur une autre histoire, que la création de Caroline Secq est forte, distanciée et unique. »

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Pierre SOUCHAUD 2018

 

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Jean François VEILLARD - de peuples et bois

 

Vit et travaille à Montou-sur-Cher dans le Loir-et-Cher (41)

 

Chez Jean-François Veillard, née des tripes telluriques et du mental enfoui dans les profondeurs les plus inventives, la spontanéité est première. Elle n’a jamais cessé de l’être. Et chaque œuvre nouvelle secoue l’étendue, assaille les routines visuelles, et semble découvrir le monde. Elle s’émerveille d’exister simplement et purement, en toute fraîcheur, en toute innocence, en toute surgissante beauté, sauvage, toujours inattendue et toujours d’une éblouissante spontanéité.

Aux confins de la fragile modernité, ce créateur singulier animalise l’humain et son art réveille ainsi nombre d’archaïques pulsions trop oubliées des temps présents. Il crée en rituel d’apparition.

Jean-François Veillard, superbe animiste contemporain, apprend toujours en cherchant seul, en cherchant sans trouver… L’œuvre nécessairement impensable, en horizon fascinant, en recherche mystique véritable, relie chez lui magie et sacralité. Plus que la pensée humaine, et plus que l’intellect fatigué, c’est la nature, visible et invisible, végétale et animale, intemporelle et totémique, qui le possède et l’inspire crûment. A travers lui, inoubliées, les voix d’ancêtres s’expriment en totale liberté.

Christian NOORBERGEN

 

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LOREN - frénésie en cuisine

 

Vit et travaille à Lyon dans le Rhône (69)

 

Autodidacte, plus de 30 années de créations personnelles nourries de rencontre et de partage, dans divers domaines : peinture, encre, sculptures (bois, verre, terre …), installations, land art, et autres, beaucoup d’autres... Curieux utilisant techniques et matériaux sans académisme, ma cuisine personnelle m’a permis de mettre au point mes propres recettes, à partager.

 

 

 

 

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MARIETTE  - archéologie familiale
 

Vit et travaille à Saint-Laurent du Pont dans l'Isère (38)

 

J’ai toujours créé avec une grande liberté. Mon père étant créateur, je n’ai jamais été entravée dans mes délires de création les plus fantasques.

La création est pour moi un intercesseur pour créer ma propre trajectoire, mon histoire où moi seule ai accès, que je donne à voir ou pas.

Je passe la plupart de mon temps dans mon atelier dans la solitude. Pour autant, je ne suis pas solitaire.

J’ai une vie de famille intense, mes trois enfants, 8 petits-enfants, mon mari, mes sœurs…

Mon travail s’apparente à une archéologie familiale.

Je ne pratique pas mon art au détriment de ma vie.

La création me sauve de tout, je n’essaie pas de concilier les inconciliables.

Très tôt, j’ai été saisie par la force créatrice, je vois des choses, je les résous en images, je les fabrique, je sais qu’elles ont un sens.

Je me vois en elles, elles sont l’écho de ce que je suis.

 

Mariette LAUDUN

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Joel BAST (1951 - 2021) - présences

 

Vivait et travaillait dans l'hérault (34)

 

Sans fureur et sans bruit, les Présences se posant, objets de mille suppostions, elles font naître un sourire, tellement elles nous ressemblent, un sourire sur l'autre et sur nos différences, ce sourire attendri qui se moque de soi-même.

 

Recette

Pour faire une Présence

aimer les gens pour ce qu'ils sont

prendre du grillage

le découper

le former

l'assembler

regarder les nuages

dans le feu de bois

dans le bleu du ciel bleu

et dans un miroir

déchirer l'actualité

en bandes de papier

créer un tourbillon

verser de la poudre

encoller, coller

peindre en blanc ou en couleurs

poser dans la rue

se reculer et attendre ...

attendre qu'un passant sourie

qu'un enfant s'exclame

qu'un chien grogne

ou qu'un agent de police

vous pose la main sur l'épaule :

« Vous avez l'autorisation ? »

 

Joël BAST

 

 

 

 

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